Friday, May 29, 2009

Mots à mes femmes

Comme je vous l'ai déjà dit, je suis un passionné. Une de mes passions, c'est Leonard Cohen. Je trouve les écrits et les chansons de cet homme extraordinaires. Plusieurs sentent une forte tendance suicidaire monter en eux aux premiers vers de ses poèmes, aux premiers refrains de ses chansons. Moi, c'est tout l'inverse: à la première phrase, je me sens rempli d'amour, de chaleur, de passion et d'une envie quasi irrésistible de chair. Je me dis qu'il n'y a que l'amour pour torturer ainsi un homme qu'il le chante et en redemande. C'est d'une beauté indescriptible.

"Oh let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love" (1)

Étrangement, je n'ai jamais été avec quelqu'un qui partageait cette passion, voire un petit attrait, si petit soit-il. Ça me porte à croire que je n'ai pas encore rencontré quelqu'un qui aime à ma manière. Je ne suis pas à vous dire que je n'ai pas connu l'amour, tout au contraire. Là aussi la vie m'a été fortuite, avec ses hauts, ses bas et, inlassablement, ses souvenirs. Beaucoup plus de bons que de mauvais, je vous le dis en m'en réjouissant.

"I said I'd be your lover.
You laughed at what I said." (2)

J'ai rencontré des femmes que j'ai grandement aimées, à ma façon, du mieux que je pouvais, ce qui n'empêche pas qu'elles ne voyaient pas l'amour dans la même réalité que moi. C'est dans les petites choses de la vie que je trouve mon plaisir, elles dans les grandes. Le temps venu d'un brin de cette platitude qu'est souvent la vie de métro-boulot-dodo, et pouf! elles disparaissaient derrière des rêves de grandeur d'une vie romantique, rêves où elles me retrouvaient, mais que je ne voulais nullement exhausser. Dommage que nous n'ayons pu nous rencontrer à mi-chemin.

"I did my best, I know it wasn't much
I couldn't feel, so I learnt to touch
I've told the truth, I didn't come to fool you
And even though
It all went wrong
I'll stand before the Lord of Song
With nothing on my tongue but Hallelujah" (3)

Placé devant un être qui serait sur la même fréquence émotionnelle que moi, je me demande comment je réagirais. Aurais-je peur de l'inconnue (faute intentionnelle!) ou me trouverais-je dans un environnement si naturel que je m'y épanouirais sans me rendre compte -- ou simplement en me foutant! -- des dangers de cette approche ? Qui risque rien n'a rien, on ne cesse de me le répéter. Ce n'est pas de risquer qui me fait peur, c'est de sentir que l'autre ne risque pas dans la même direction que moi.

"When they said repent, repent
I wonder what they meant" (4)

À ces femmes que j'ai charmées, caressées, mordillées, aimées: merci! Sans vous, je ne saurais probablement pas apprécier ce poète autant. Je ne changerais rien et j'en regrette encore moins, sauf de ne pas avoir volé un baiser de plus. Vous avez été, êtes et serez toujours ma véritable passion.

Je vous quitte avec la plus belle citation de Leonard...

"You came to me this morning,
And you handled me like meat.
You'd have to be a men to know
How good that feels, how sweet." (5)

MaB :-)

--------------------------------------
Toutes les citations de Leonard Cohen:
(1) Dance Me To The End Of Love
(2) You Have Loved Enough
(3) Hallelujah [NDLR : je n’ai jamais vu une chanson avec autant de variations dans ses paroles, d'une version à l'autre]
(4) The Future
(5) A Thousand Kisses Deep, le poème, la chanson n'ayant pas ces vers.

No comments:

Post a Comment